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14 juin 2007

"Je suis plein d'optimisme après ma rencontre avec M. Sarkozy"

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C'est en ces termes que s'est exprimé le président polonais Lech Kaczynski lors de la conférence faisant suite à son entretien avec le président français.

Dans un climat détendu, les deux hommes ont assuré un compromis "possible" les 21 et 22 Juin, à l'occasion du conseil européen. Le principal dilemne reposait sur l'opposition de la Pologne au système de vote proposé dans le traité européen simplifié, qui avait conduit les dirigeants polonais à anoncer leur intention de retarder les négociations, voire même d'user de leur droit de veto.

  Majorité qualifiée, raciné carrée et poids politique au coeur du problème

Actuellement, le nombre de voix au Conseil Européen est régit par le traité de Nice (2000), entré en vigueur le 1er novembre 2004. Il accorde à la Pologne 27 voix, contre 29 à la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume - Uni, pour un total de 321 voix. Pour qu'un texte soit adopté, il doit être voté à la majorité qualifiée (située à 232 voix), ce qui représente un minimum de 62% des voix de la population européenne.

Dans le traité de constitution européenne rejetté par les français et les néerlandais en 2005, le système de vote était modifié, la pondération du nombre de voix s'effectuant en fonction de la population du pays. Le souci était alors de ne pas avoir à réajuster le nombre de voix à chaque nouvelle adhésion.

Le projet de traité simplifié, qui reprend cette même proposition, diminuerait alors le poids de la Pologne, dont la population est très inférieure à la France, et surtout à l'Allemagne. Avec ses 82,4 millions d'habitants, c'est à celle-ci que le système profiterait le plus. En revanche, la Pologne, avec ses seulement 38,6 millions, serait bien loin derrière. Pour qu'un texte soit adopté, le total porté à 345 voix, il faudrait alors une majorité de 255 voix, soit 65% de la population.

Les dirigeants polonais sont donc évidemment opposés à cette reforme du système de vote, très désavantageuse pour leur pays par rapport au système actuel. Ils proposent à la place soit un maintien du système actuel, soit un système alternatif, basé sur la racine carrée de la population de chaque pays (qui permettrait de limiter un peu l'écart entre le nombre de voix polonais et le nombre de voix allemand).

  "Je suis venu dire à nos amis polonais qu'ils n'étaient pas isolés en Europe"

Nicolas Sarkozy a insisté au cours de cette entretien sur les liens historiques entre la France et la Pologne, mais aussi sur son engagement de toujours envers ce "grand pays". Il a ainsi rappelé qu'en 2005, encore ministre de l'Intérieur, il avait plaidé en sa faveur dans le cadre du G5, esperant inclure la Pologne dans un "G6".

Lech Kaczynski, le président polonais, a quant à lui jugé son homologue français comme étant un président "qui veut regler les problèmes" et s'est montré satisfait de cet entretien. Il a d'ailleurs invité Nicolas Sarkozy et son ministre aux Affaires Etrangères Bernard Kouchner à revenir ultérieurement.

"L'Europe est une construction qui se fait par compromis successifs", a conclu le président de la République, avant d'embrasser chaleureusement son hôte.

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